Sommaire des numéros

2016-1Traduction et interprétation face aux défis actuels
(Current challenges for translation and interpretation)
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  • Présentation
    (Presentation)
    pp. 5-7
  • Maryvonne BOISSEAU (Paris 3)
    De la traductologie aux sciences de la traduction ?
    (From traductology to translation science?)
    pp. 9-21

    Cet article examine les contours de la traductologie telle qu’elle se diversifie aujourd’hui. On s’interroge d’abord sur la circulation des idées et thèmes traités en traductologie, en France principalement, dans leurs relations aux disciplines dont la traductologie ‘littéraire’ a cherché à se distinguer tout en s’y référant. Puis, en essayant d’analyser la percée ‘pragmatique’ qui accompagne la demande exponentielle de traductions techniques, scientifiques et spécialisées, et la nécessité de former des traducteurs, l’article montre comment se précise une nouvelle orientation cognitive de cette traductologie, héritière de la tradition fonctionnaliste, interprétative et cibliste, hantée néanmoins par les paradigmes de la traduction littéraire.


  • Nicolas FROELIGER (Paris 7)
    La paresse en traduction : pour un procès en réhabilitation
    (Laziness in translation: in favour of a rehabilitation process)
    pp. 23-38

    Cet article explore, du point de vue de la traductologie et de la pratique de la traduction, une hypothèse qu’il conviendra ensuite d’examiner à l’aide des outils des sciences cognitives, à savoir que l’opération de traduction, bien souvent, n’est pas d’un seul tenant, mais tend à se décomposer en trois phases : traduction intralinguistique, puis interlinguistique et de nouveau intralinguistique (selon la typologie de Jakobson, 1963/1992), le tout pour alléger la charge cognitive au moment du passage d’une langue à l’autre. Ce que nous attribuons à un bon usage de la paresse. Pour ce faire, nous partons d’exemples concrets, avant de resituer la problématique dans la sphère traductologique, puis cognitive, notamment via Daniel Kahneman (2011).


  • Benoît KREMER & Claudia MEJÍA QUIJANO (Université de Genève / Université d’Antioquia (Medellín, Colombie))
    L’acte de parole de l’interprète : durée, devenir et finitude
    (Interpreters’ speech acts: duration, becoming, finiteness)
    pp. 39-51

    Le travail de l’interprète est ici analysé dans l’optique d’un acte de parole, au sens saussurien du terme. L’interprète de simultanée est à la fois le récepteur d’un acte de parole, dont il doit percevoir et analyser toutes les composantes, et le co-émetteur (en très léger différé) d’un acte de parole parallèle, qui doit lui aussi en intégrer tous les éléments. L’interprétation de la parole de l’orateur s’appuie sur la cohérence et la redondance des indices fournis, qui peuvent relever de toutes sortes de catégories, linguistiques et sémiologiques. Les auteurs examinent également la place de l’écrit en interprétation et ses particularités sémiologiques.


  • Thierry FONTENELLE (Centre de Traduction UE (Luxembourg))
    La traduction au sein des institutions européennes
    (Translation in European institutions)
    pp. 53-66

    Le multilinguisme est inscrit dans les traités de l’Union européenne. Son application, qui garantit aux citoyens européens l’accès à l’information et à la législation produites par les institutions européennes dans leur langue, nécessite la traduction de cette information par l’intermédiaire de services de traduction intégrés au sein de ces institutions. Le métier de la traduction a fortement évolué avec l’arrivée d’outils informatiques performants, mais les nouveaux besoins nécessitent la mise en place de moyens technologiques innovants, mais aussi de stratégies en matière de formation et d’organisation pour répondre à tous ces besoins dans un environnement où co-existent 24 langues officielles.


  • Sandrine PERALDI (ISIT)
    De la traduction automatique brute à la post-édition professionnelle évoluée : le cas de la traduction financière
    (From raw automatic translation to professional post-editing: the case of financial translating)
    pp. 67-90

    Cet article décrit la mise en œuvre d’un projet de recherche appliquée visant à déterminer l’efficacité d’une approche combinée entre TA et TAO dans le domaine de la finance. Sous l’impulsion d’une société de traduction spécialisée dans l’information financière réglementée, nous avons cherché à déterminer si la post-édition évoluée professionnelle pouvait constituer une alternative fiable à la traduction humaine, tant en termes de qualité, de gain de temps et d’argent, grâce à une rationalisation du processus d’externalisation de la traduction. Après avoir passé en revue les méthodes d’évaluation usitées en traduction automatique, nous proposons d’exposer notre méthodologie de recherche fondée sur une évaluation dite subjective (via un système de classification des erreurs de TA) et les résultats de l’étude à l’aune des besoins de l’entreprise commanditaire.


  • Christiane J. DRIESEN (AWW Universität Hamburg / ISIT)
    L’interprétation juridique : surmonter une apparente complexité
    (Legal interpretation: overcoming an apparent complexity)
    pp. 91-110

    Dans cet article, l’auteure attire l’attention sur les malentendus que suscite l’interprétation juridique. Elle en présente différentes facettes pour en démontrer l’unicité malgré une très grande complexité. Après avoir expliqué comment cette désignation a été adoptée dans le cadre de l’Union européenne, elle brosse une comparaison entre la mission des interprètes des juridictions internationales et ceux des juridictions nationales. Les parallèles évidents portent sur la nature des discours et la déontologie. La nécessité de formation adaptée à ces défis est impérieuse, même concernant une langue à faible diffusion.Les juridictions internationales suivant la tradition des procès de Nuremberg recourent tout naturellement à des interprètes chevronnés ou organise le cas échéant, des formations in situ pour obtenir des performances équivalentes. L’auteure recommande pour sa part un curriculum de formation continue, incluant les langues à faible diffusion et relevant les défis des juridictions nationales. L’interprétation juridique couvre de vastes domaines du droit et ne saurait donc négliger celui des droits de l’Homme et de la défense des libertés fondamentales.


  • Purificación MESEGUER (Université de Murcia (Espagne))
    Traduction et propagande sous le régime franquiste : Le Chaos et la Nuit, de Henry de Montherlant
    (Translation and propaganda under the Franco regime: Le Chaos et la Nuit by Henry de Montherlant)
    pp. 111-123

    Le présent article a pour objet d’évaluer l’impact que la censure franquiste a eu sur la version espagnole de Le Chaos et la Nuit, de Henry de Montherlant (1963), qui a été publiée en 1964 avec des suppressions significatives, lesquelles ont non seulement transformé en profondeur ce roman, maisont également créé un discours favorable aux intérêts du régime franquiste. L’analyse réalisée met en évidence un nouveau type de censure, désigné comme ‘métacensure’, qui va au-delà des procédés traditionnels et ne se limite pas à supprimer le texte, mais plutôt à le mettre en forme et à l’utiliser à des fins propagandistes.