2013-2 | Langues en contact (Languages in contact) | |
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Présentation. Langues en contact(Presentation. Languages in contact)pp. 5-6
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Yaron MATRAS (Manchester, UK)Languages in contact in a world marked by change and mobilitypp. 7-13
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Silvia DAL NEGRO (Bolzano/Bozen, Italy)Dealing with bilingual corpora: parts of speech distribution and bilingual patternspp. 15-28
Cet article rend compte d'un projet de recherche mené sur un corpus multilingue de conversations enregistrées dans la région bilingue du Tyrol du Sud, en Italie. L'étude propose une analyse de la distribution quantitative et qualitative des langues en jeu. Elle vise en outre à identifier les paramètres permettant de classer les interactions selon le degré et le type de bilinguisme. Les résultats de cette enquête, qui se fonde sur plusieurs extraits de discours, révèlent que la fréquence relative des parties du discours peut être utilisée à cette fin.
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Etienne MOREL & Simona PEKAREK DOEHLER (Neuchâtel, Suisse)Les ‘textos’ plurilingues : l’alternance codique comme ressource d’affiliation à une communauté globalisée(Multilingual communication in texting: code switching as a way of showing membership of a globalized community)pp. 29-43
Cet article étudie les formes et les fonctions de l’alternance codique (AC) dans la communication écrite par téléphone portable. Sont exposés successivement les principaux résultats de la recherche sur l’AC dans la communication par SMS, puis une analyse des caractéristiques de l’AC dans un important corpus de messages ayant comme langue de base le français (Suisse) : pratiques récurrentes d’hybridation linguistique, recours à quelques formes-types de l’AC à travers des formules hautement internationalisées, association récurrente de l’AC à un nombre limité de domaines de référence à tonalité souvent branchée et/ou cosmopolite. L’AC apparaît ainsi comme une ressource par laquelle les scripteurs affichent leur appartenance à une communauté qui se veut translinguistique et globalisée.
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Antoinette CAMILLERI GRIMA (Malta)Challenging code-switching in Maltapp. 45-61
Cette contribution met l’accent sur certains phénomènes de contact entre langues et de code switiching, d’une particulière pertinence dans un contexte complètement bilingue comme celui de Malte, où les interlocuteurs bilingues utilisent au quotidien les deux langues, maltais et anglais, séparément ou ensemble. Dans une perspective sociolinguistique, ce contexte est un défi, car les bilingues – sociétés et/ou individus – , ne connaissent pas habituellement les deux langues également, et ne les utilisent pas pour les mêmes objectifs. Par ailleurs, dans la situation nationale décrite ici, le code-switching ne peut pas être toujours expliqué par différentes variables (conversation, situation, etc.). Il s’agit donc d’un contexte spécialement intéressant de langues en contact, illustré ici par des exemples de code switiching (oraux et écrits) empruntés à des domaines sociaux très divers.
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Jenny CHESHIRE, Susan FOX, Paul KERSWILL & Eivind TORGERSEN (London, UK / York,UK / Trondheim, Norvège)Language contact and language change in the multicultural metropolispp. 63-76
Londres, comme bien d’autres grandes métropoles européennes, accueille des immigrants venus de nombreux pays. Dans certaines zones de l’agglomération, les familles immigrées sont maintenant plus nombreuses que les familles blanches britanniques qui y vivaient depuis des générations. Il en résulte que l’Anglais parlé dans ces quartiers a changé rapidement, marqué par des innovations qui sont à nos yeux l’effet indirect d’un contact entre nombreuses langues. Nous discutons quelques-unes de ces innovations en nous interrogeant sur les causes et les moyens de leur apparition, et en examinant quels sont les indices disponibles de leur maintien.
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Mathieu AVANZI, Sandra SCHWAB & Pauline DUBOSSON (Neuchâtel, Suisse / Genève, Suisse)Prosodie et contact de langue : l’exemple du ‘français fédéral’(Prosody and language contact: the case of federal French in Switzerland)pp. 77-90
Dans cette étude, nous examinons les propriétés accentuelles d’une variété de français appelée ‘français fédéral’, parlée par des locuteurs d’origine suisse alémanique ayant émigré en Suisse romande. Pour ce faire, nous examinons les productions lues et spontanées de 4 groupes de 4 locuteurs chacun : 2 groupes de locuteurs natifs (originaires de Paris et de Neuchâtel), et deux groupes de locuteurs non-natifs (des Suisses allemands établis en Suisse romande depuis au moins une vingtaine d’années, originaires des cantons de Zurich et de Berne). Lors de l’analyse du corpus, nous nous concentrons sur trois grands types de phénomènes : la taille des groupes accentuels, le respect des règles phonologiques de bonne formation du groupe accentuel (ALIGN-HEAD et *CLASH) et la proportion d’accents secondaires réalisés en position initiale de mot. Si les résultats obtenus après examen des deux premiers paramètres vont dans le sens de l’hypothèse selon laquelle les locuteurs du français fédéral adaptent le système phonologique du français à leur propre système, nos résultats ne permettent pas de convoquer l’hypothèse du transfert en vue d’expliquer la forte proportion d’accents secondaires rencontrée dans les productions des locuteurs non-natifs.
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Guri BORDAL (Oslo, Norvège)Le français centrafricain : un français à tons lexicaux(The influence of the Sango tonal system on French in the Central African Republic)pp. 91-102
Dans cet article, je présente le système tonal du français centrafricain (FC), la variété de français parlé à Bangui en République centrafricaine. L’étude se base sur un corpus d’enregistrements de la parole spontanée de douze locuteurs multilingues parlant surtout le sango et le français dans leur communication quotidienne. Je montre que le système tonal du FC est fortement influencé par le système du sango.
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Jeroen DARQUENNES (Namur, Belgium)Language policy and planning in indigenous language minority settings in the EUpp. 103-119
Cette contribution propose un panorama général des activités de politique et planification linguistiques qui, au sein des minorités linguistiques indigènes de l’Union européenne, visent à prévenir le changement de langue au niveau social. La contribution cherche en outre à illustrer le rôle de la politique et de la planification linguistiques dans l’aménagement des conflits linguistiques. Elle se termine par une liste de quelques desiderata susceptibles d’alimenter la recherche sur les phénomènes extralinguistiques du contact de langue en Europe (au sein des minorités linguistiques indigènes et au-delà).
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Béatrice Akissi BOUTIN & Jérémie Kouadio N’GUESSAN (Abidjan, Côte d’Ivoire)Citoyenneté et politique linguistique en Côte d’Ivoire(Language policy and the construction of a national identity in Ivory Coast)pp. 121-133
La Côte d’Ivoire d’aujourd’hui connait depuis longtemps une grande hétérogénéité linguistique et culturelle. L’Indépendance de ce pays en 1960 faisait de la construction de la citoyenneté ivoirienne l’un des défis majeurs des nouvelles autorités. Pourtant, les récentes crises qui ont secoué le pays sont venues rappeler que cet objectif n’est pas encore atteint. Durant ces mêmes dernières années, on a observé une évolution dans la politique linguistique de la Côte d’Ivoire. Les autorités de ce pays commencent à changer d’attitude vis-à-vis des langues locales. Les travaux de description et de codification des langues ivoiriennes entrepris depuis de nombreuses années par les chercheurs de l’Institut de Linguistique Appliquée d’Abidjan (ILA) sont quelque peu pris en compte par les autorités. Nous tentons dans ce texte de mettre en rapport la politique linguistique, les langues et la construction de la citoyenneté ivoirienne.
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Mena LAFKIOUI (Ghent, Belgium)Multilingualism, Multimodality and Identity Construction on French-Based Amazigh (Berber) Websitespp. 135-151
Le présent article s’interroge sur les principaux processus de construction identitaire (processus sémiotiques interactifs) sur les sites Web plurilingues amazighs à base française. Il s’attache à éprouver comment Internet, comme outil de la mondialisation, permet d’assumer les fonctions des ressources linguistiques translocalement et de les relocaliser dans l’espace interactif (espace substantiel et cognitif). Cette étude s’intéresse aussi au rapport particulier entre la diversité linguistique, les représentations linguistiques et les identités ethniques contenues et construites sur les sites Web minoritaires par le biais des analyses de discours électronique (textes édités et créatifs) des interactants.
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Nordiques, n° 24
par O. Halmoypp. 153-154