Sommaire des numéros

2005-1Les créoles : des langues comme les autres
(Creoles: languages like any other)
Cliquer sur le livret pour en lire un résuméCe numéro est en ligne en texte intégral sur le portail: Cairn.info
  • Dominique FATTIER (Université de Cergy-Pontoise)
    Présentation
    (Presentation)
    pp. 5-10
  • Michel DEGRAFF (MIT, États-Unis)
    Do Creoles languages constitute an exceptional typological class ?
    pp. 11-24

    Cet article passe en revue un certain nombre d'hypothèses qui font des créoles une classe sui generis d'un point de vue historique et/ou typologique. Avec le créole haïtien comme point de référence, je dresse la liste des failles empiriques et théoriques de ces hypothèses. Les dernières, sous-jacentes à nombre de textes de créolistique contemporaine, ont des antécédents intellectuels dans ces travaux (pseudo-)savants, qui, à partir du XVIIè siècle, incluent les hypothèses (pré-/quasi-)darwiniennes de la genèse des créoles. Je conclus en esquissant une théorie alternative qui rend mieux compte des structures des créoles et de leur développement.


    Mots-clés: 
  • Georges Daniel VÉRONIQUE (Paris III)
    Interlangues françaises et créoles français
    (French and French creole interlanguages)
    pp. 25-37

    Cette contribution établit le rôle central de l'appropriation linguistique dans la genèse des langues créoles. Les notions de pidgin, de pidginisation et de créolisation sont analysées à la lumières des recherches sur l'acquisition des langues et sur les contacts interlinguistiques. L'évolution du système verbal et de la négation des langues créoles françaises émergentes est comparée aux séquences de développement observées dans des interlangues françaises.


    Mots-clés: 
  • Albert VALDMAN (Indiana University, États-Unis)
    Vers la standardisation du créole haïtien
    (Towards a standardisation of Haitian creole)
    pp. 39-52

    Cette contribution passe en revue les problèmes fondamentaux qui se posent dans la création d'une norme écrite pour le créole haïtien : (1) la sélection parmi les variantes topolectales et stratolectales ; (2) l'élaboration d'une orthographe autonome systématique à base phonologique au lieu d'une graphie étymologique reflétant celle du français standard ; (3) la normalisation face à des alternances morphophonologiques libres ou reflétant la variation diaphasique. Elle aborde la question de la préparation d'un dictionnaire unilingue, véritable pierre de voûte de l'ouvre de standardisation.


    Mots-clés: 
  • Annegret BOLLÉE (Bamberg, Allemagne)
    Lexicographie créole : problèmes et perspectives
    (Creole lexicography: problems and perspectives)
    pp. 53-63

    La contribution, qui ne prend en considération que les créoles à base de langues romanes, s’ouvre par un bref historique sur les inventaires lexicographiques existants. La deuxième partie est consacrée aux problèmes de la lexicographie créole, qui sont en partie les mêmes que pour la description de n’importe quelle autre langue. Certains problèmes spécifiques de la lexicographie créole tiennent au fait qu’il s’agit de langues orales qui ne font qu’accéder à la scripturalité ; pour cette raison, les inventaires lexicographiques sont souvent destinés à fixer une graphie, voire une orthographe, et ils reflètent une étape de l’élaboration du vocabulaire technique et scientifique qui peut se nourrir de la langue de base ou être créé par les moyens de formation de mots propre au créole en question. Ces problèmes seront discutés et illustrés par des exemples pris dans les publications récentes.


    Mots-clés: 
  • Emmanuel SCHANG, Jean-Louis ROUGÉ, Iris ESHKOL & Mélanie PETIT (Orléans / Orléans)
    CreolData : une base de données lexicales sur les langues créoles
    (CreolData: a lexical database on creole languages)
    pp. 65-76

    Dans cet article, nous présentons CreolData, un projet de constitution d'une base de données lexicales multilingue sur les créoles portugais d'Afrique. Nous en décrivons tout d'abord les objectifs (§ 2) et les langues concernées (§ 3). Puis nous indiquons les caractéristiques techniques de ce projet (§§ 4, 5, 6). Nous concluons par une présentation des développements futurs (§ 7).


  • Marie-Christine HAZAËL-MASSIEUX (Aix-en-Provence)
    L'écriture des créoles au début du 3e millénaire : état de la question
    (The writing of French creoles at the dawn of the 3rd millennium: an inventory)
    pp. 77-90

    Le contraste entre les attitudes de la population à l'égard des créoles écrits et les efforts des linguistes reste un sujet d'étude important qui mérite d'être ré-examiné régulièrement. Alors même que des tentatives de « normalisation » de systèmes graphiques créoles sont entreprises un peu partout, les réactions des locuteurs, scripteurs potentiels, évoluent assez peu. Les militants voudraient, quant à eux, voir rapidement se modifier des situations qui ne sont pas en faveur d'un écrit créole. Différents cas, différents pays méritent ainsi d'être pris en compte afin de mieux comprendre les situations dans lesquelles les créoles écrits se développent et qui sont toutes, à un degré ou à un autre, marquées par la diglossie ou même par divers modes de plurilinguisme.


    Mots-clés: 
  • Robert CHAUDENSON (Aix-en-Provence)
    Description et graphisation : le cas des créoles français
    (Description and graphisation in French creoles)
    pp. 91-102

    Les progrès des techniques informatiques (mise au point de la norme Unicode qui permet de mettre à disposition du créateur de code graphique n'importe quel signe) rendent paradoxalement plus nécessaire encore la distinction entre deux stades de la réflexion et de l'action dans la mise au point de codes graphiques pour les langues qui n'en possèdent pas. On propose donc ici de distinguer la "graphiation", qui inclut toutes les formes d'approches de la problématique de l'écriture de ces langues (qu'il s'agisse de considérations sociales, économiques, psychologiques ou, bien entendu, linguistiques) d'un stade de réflexion et d'intervention ultérieur, la "graphisation" qui inclut, elle, les solutions techniques qui se dégagent des conclusions de la réflexion antérieure. En somme et en simplifiant beaucoup, il faut se demander "pour quoi ?" on écrit une langue avant de décider "comment" on choisit de le faire.


    Mots-clés: 
  • Lambert Félix PRUDENT (La Réunion)
    Langue et culture créoles : création d'une discipline et construction de normes
    (Creole language and cultures: creating a discipline and norms)
    pp. 103-114

    En 2001 l'Etat a fait des créoles guadeloupéen, guyanais, martiniquais et réunionnais une seule et même "langue régionale de France". La principale mesure éducative de cette politique se résume à la création d'un CAPES unique dans cette matière. Ignorant les différences territoriales, sous-estimant la complexité de l'établissement d'une norme régionale et se fiant au discours pan créole militant, les Autorités ont lancé une opération sans guère de retombées positives. L'article conclut à la nécessité d'une linguistique différenciée et préconise, pour l'avènement d'une politique réaliste, la création d'instances normatives imaginatives et pragmatiques.


    Mots-clés: 
  • Arnaud CARPOORAN (Maurice)
    Langue créole, recensements et législation linguistique à Maurice
    (Creole language, statistics and language legislation at Mauritius)
    pp. 115-127

    On se propose d'étudier ici les liens entre langue créole et législation linguistique à Maurice sachant que ce créole est la langue la plus utilisée dans les pratiques communicatives orales, comme l'attestent les données de recensement, tout en étant officiellement et institutionnellement minorée. Nous tenterons de mettre en évidence, d'une part, le choix particulier du mode implicite par le législateur à chaque fois qu'il s'agit de faire de la place au créole dans les usages officiels et d'autre part, les fréquents décalages qui existent entre textes réglementaires et pratiques linguistiques effectives.


Comptes rendus
  • La crise du français, de C. Bally
    par S. Delesalle
    pp. 139-140
  • Saussure : la langue, l'ordre et le désordre, de A. Petroff
    par M. Arrivé
    pp. 140-141
  • Histoire de la linguistique africaine, des précurseurs aux années 70, de J. Doneux
    par C. Kouoh Mboundja
    pp. 142-143