Sommaire des numéros

2003-2La traduction aujourd'hui : théories et pratiques
(Translation today: theory and practice)
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  • Jacqueline GUILLEMIN-FLESCHER (Paris 7)
    Théoriser la traduction
    (Towards a theory of translation)
    pp. 7-18

    Après un bref rappel de la situation antérieure, la réflexion sur la traduction est ici envisagée plus particulièrement par rapport au 20ème siècle. Parallèlement au débat central concernant l'orientation vers la langue source ou la langue cible - débat qui perdure depuis l'Antiquité - de nouvelles perspectives ont vu le jour à la suite d'une évolution à la fois dans l'activité de traduction et dans les positions théoriques. Les courants qui se sont dégagés sont analysés en fonction de leur rapport avec la pratique, la théorie du langage et la façon d'envisager le concept même de théorie.


    Mots-clés: 
  • Philippe NOBLE (Ambassade de France, La Haye, Pays-Bas)
    Le texte d'Etty Hillesum, de l'original à la traduction française : un cheminement singulier
    (Translating Etty Hillesum: a singular endeavour)
    pp. 19-31

    Le journal et les lettres d'Etty Hillesum, jeune femme juive d'Amsterdam morte à Auschwitz en 1943, sont connus en France par le biais de la traduction d'une édition partielle, sorte d'anthologie éditée au début des années 80. Ce texte nous apparaît donc à travers un "double filtre" : celui d'une édition qui ne suit que partiellement le texte autographe, et celui d'une traduction qui tente de faire droit à la portée morale et religieuse du texte, au détriment parfois de la spontanéité et des tâtonnements de l'écriture du journal intime. Dans la perspective d'une nouvelle traduction française, à paraître en 2005, qui prendra en compte l'intégralité des écrits d'Etty Hillesum, le traducteur étudie à partir de quelques exemples la tension existant entre deux visées de la traduction : la présentation d'un texte littéraire et celle d'un document personnel et historique.


    Mots-clés: 
  • Nicolas FROELIGER (Paris 7)
    Binaire et liminaire : la forme en traduction technique
    (Binarity and exhaustiveness in technical translation)
    pp. 33-42

    Mille malentendus et préjugés pèsent sur la nature de la technique vue par le traducteur et sur le rôle de celui-ci, personnage baroque qui n'est jamais exactement là où on l'attend. Les critères de forme immédiats de cet artisanat sont a priori ceux de tout texte technique : exhaustivité, monosémie, précision et accessibilité à l'ensemble de la communauté visée. Ils tendent vers la production d'un texte d'arrivée nettement plus standardisé que l'original. Orienté vers son utilisateur, le texte traduit doit être pensé comme une machine. Sa production fait appel à un imaginaire technique lui-même standardisé, fondé sur les mathématiques et la géométrie, et dont les règles s'apparentent à celles de l'architecture moderne.


    Mots-clés: 
  • Pierre CAUSSAT (Paris 10)
    Simples aperçus sur quelques problèmes de la traduction philosophique
    (Some points of discussion in the field of translation and philosophy)
    pp. 43-54

    On se propose dans cet article de ressaisir les enjeux proprement philosophiques, et non strictement linguistiques, de la traduction philosophique. Etant admis que la traduction est constamment présente dans l'histoire de la philosophie, on distinguera toutefois deux régimes correspondant à deux périodes contrastées de leurs rapports. On a ainsi une première phase (ancienne) où la spéculation philosophique est largement indifférente à sa traduction (visée d'une pure Gnose au-delà des langues) et une deuxième phase (moderne) où la traduction côtoie la philosophie en suscitant des effets qui se répercutent sur l'idée que celle-ci se fait d'elle-même (phase " philologique "). Il importe alors de repenser, entre la philosophie et ses traductions, une interaction telle que le " traduire " s'inscrit dans le labeur même de la pensée philosophante, en intervenant de manière significative dans le questionnement qu'elle met en ouvre ; si bien qu'il n'y a qu'une différence de degré entre la traduction " interne" (interaction pensée-langue) et les traductions " externes " (passage entre langues).


    Mots-clés: 
  • Karl Johan DANELL (Parlement européen)
    Impossible mais nécessaire. Les dilemmes de la traduction en Union Européenne
    (Impossible but necessary. Dilemmas in translation activities in the EU)
    pp. 55-64

    Cet essai discute de la traduction dans une institution européenne, à savoir le Parlement Européen. Il combine deux points de vue: d'une part la réalité pratique quotidienne dans laquelle vivent les traducteurs, et d'autre part les possibilités de lier ce travail à des réflexions linguistiques plus théoriques. Après avoir passé en revue les faits fondamentaux, les sujets suivants sont brièvement discutés :- Que faut-il exiger d'un traducteur - qualité et quantité ? - La situation des langues officielles aujourd'hui et après l'élargissement ;- L'évolution informatique : traduction assistée par ordinateur (CAT, computer-aided translation), bases de données terminologiques, etc.;- Connaissances linguistiques et questions d'apprentissage.


    Mots-clés: 
  • Anne-Marie WIDLUND-FANTINI (Parlement européen)
    L'interprétation de conférence
    (Conference interpreting)
    pp. 65-73

    L'objectif du présent article est de décrire l'interprétation de conférence en tant que profession, sa genèse, son organisation en une Association internationale il y a cinquante ans, les conditions d'adhésion à celle-ci, le développement de ce métier depuis les débuts à la Société des Nations (interprétation consécutive), jusqu'à l'arrivée de l'interprétation simultanée aux Procès de Nuremberg à la fin des années quarante. La formation aux techniques de l'interprétation consécutive et simultanée est ensuite évoquée, ainsi que les conditions actuelles d'exercice de la profession. La dernière partie s'attache à présenter le multilinguisme au sein des institutions européennes et le rôle présent et futur de l'interprète de conférence dans un univers multilingue à la veille de l'élargissement de l'Union européenne à dix nouveau pays.


  • Margaret KING (ISSCO, Genève, Suisse)
    Traduction et technologie : état de la question
    (Translation and technology: state of the art)
    pp. 75-89

    Le thème de cet article est le lien entre la pratique de la traduction et les technologies informatiques. Nous adoptons une approche historique : partant des applications courantes il y a dix ans, on discute de leur évolution depuis. D'autres applications relativement nouvelles il y a dix ans, comme les systèmes basés sur l'utilisation d'archives de traductions, les concordanciers ou les gestionnaires de terminologie sont passées en revue. La théorie sous-jacente aux systèmes basés sur un calcul de probabilités est brièvement exposée. L'importance de la gestion des informations est mise en relief ; on discute également des nouveaux développements dans ce domaine, en particulier l'exploration de textes ou de données afin d'exploiter les informations cachées. L'auteur tire la conclusion que les progrès de ces dix dernieres années, bien que très rapides, ne sont que le début de changements profonds qui auront une grande influence sur la vie professionnelle des traducteurs.


    Mots-clés: 
  • Hannelore LEE-JAHNKE (ISSCO, Genève, Suisse)
    The right translator in the right place : un défi pour la formation
    (The right translator in the right place: a challenge for trainers)
    pp. 91-98

    La CIUTI, association qui regroupe des instituts universitaires qui forment des traducteurs et interprètes doit, tout en gardant les bases théoriques et académiques nécessaires à une formation de haut niveau, tenir compte des besoins changeants du marché du travail en matière de communication langagière. Ceci ne peut pas se faire sans consultations. C'était l'objectif d'un Forum qui a traité des questions suivantes : Que demande le marché aujourd'hui ? Quel sera le profil des traducteurs et interprètes dans un proche avenir ? Quelle qualification devraient idéalement avoir les formateurs ?


    Mots-clés: 
  • Christian BOITET (Grenoble 1)
    Automated Translation
    pp. 99-121

    Il importe de prendre conscience que la traduction humaine est difficile et diverse, et que l'automatisation est devenue indispensable aux usagers comme aux traducteurs et interprètes. Mais l'automatisation elle-même se manifeste sous des formes variées. Après une brève présentation des outils informatisés mis à la disposition des traducteurs, on se concentrera sur les approches linguistiques et informatisées de la traduction automatique proprement dite. Cet examen fournira un éventail de critères permettant de classer les systèmes CAT existants qui seront brièvement illustrés. On essaiera enfin de montrer quelles sont les perspectives d'avenir en matière de recherche, de développement et d'expansion dans ce secteur.


Comptes rendus
  • Linguistique française : français langue étrangère. La communication en français, de V. Fuchs & S. Meleuc
    par D. Flament-Boistrancourt
    pp. 123-124
  • Le langage des médias : discours éphémères ?, de J. Härmä (éd.)
    par M. Coulomb-Gully
    pp. 123-124