Index de mots clés

Langue parlée

  • Martine ADDA-DECKER, Cécile FOUGERON, Cédric GENDROT, Lori LAMEL & Elisabeth DELAIS-ROUSSARIE (Paris)
    La liaison dans la parole spontanée familière : une étude sur grand corpus
    (French ‘liaison’ in casually spoken French, as investigated in a large corpus of casual French speech)
    2012, Vol. XVII-1, pp. 113-128

    Cet article porte sur la liaison dans un parler spontané familier. Partant du constat que, dans la parole familière, les prononciations s'écartent souvent de leur forme canonique du fait d'un taux de réduction temporelle élevé, nous faisons l'hypothèse que le nombre de liaisons réalisées se trouve diminué dans ce type de parole. Notre étude repose sur une exploration du corpus NCCFr (Nijmegen Corpus of Casual French) à partir de techniques automatiques comme l'alignement automatique. Les taux de réalisation sont mesurés pour les consonnes de liaison les plus fréquentes (/z/, /n/ et /t/) dans des sites de liaison potentielle classés selon que la liaison y est obligatoire, facultative ou interdite. Nous proposons également une étude sur les relations entre le débit de parole et la réalisation des liaisons.


  • Odile BAGOU & Ulrich H. FRAUENFELDER (Genève, Suisse)
    Alignement lexical et segmentation de la parole
    (Lexical alignment and segmentation in speech recognition)
    2002, Vol. VII-1, pp. 67-82

    Comment les auditeurs segmentent-ils la parole continue en mots ? On aborde cette question essentielle en présentant d'abord les positions courantes sur la segmentation lexicale. Après quelques rappels sur le problème plus général de la reconnaissance des mots parlés, on examine les différents types de signaux - phonétiques, phonologiques, prosodiques, lexicaux - qui, ainsi qu'il a été établi, jouent un rôle dans la segmentation de la parole. On analyse alors comment ces signaux servent à localiser des points d'alignement dans la continuité du signal sonore. Ces points servent à définir quelles sont les parties du signal d'un côté et les représentations dans le lexique mental de l'autre qui se trouvent ainsi associées. Plusieurs solutions à ce problème d'alignement sont discutées à la lumière d'expériences récentes.


  • Rabia BELRHALI, Louis-Jean BOË & Danièle DUJARDIN (INPG-Grenoble / Grenoble)
    BdPholex : une base de données phonétiques et lexicales du français parlé
    (BdPholex: a phonetical and lexical database of spoken French)
    1999, Vol. IV-1, pp. 75-78
  • Mireille BILGER & Claire BLANCHE-BENVENISTE (Perpignan / Aix-en-Provence)
    Français parlé-oral spontané. Quelques réflexions
    (Some thoughts on spontaneous spoken French)
    1999, Vol. IV-2, pp. 21-30

    Après un rappel de certaines considérations habituelles concernant l'opposition entre "écrit" et "oral", cet article essaie de montrer comment la prise en compte des données fournies par les corpus de français parlé oblige à nuancer les termes de cette opposition et à reconsidérer les rapports que les usagers entretiennent avec leur langue.


    Mots-clés: 
  • Hélène BLONDEAU (Floride, Etats-Unis)
    Hors de LA norme point de salut ? La piste montréalaise de la variation des hypothétiques en si
    (No salvation outside THE norm ? The Montreal study of variations in hypothetical si-clauses)
    2012, Vol. XVII-1, pp. 55-66

    A travers le suivi d'une cohorte de douze Montréalais de 1971 à 1995, cet article examine la variation entre la morphologie du conditionnel et de l'imparfait dans les propositions hypothétiques en si. Les deux variantes, bien en place dans le système des normes implicites de l'oral, s'opposent quant aux valeurs qu'on leur accorde dans le débat normatif. L'analyse indique une influence de la distance et de la potentialité de l'événement. A cause de la vacillation des fréquences selon l'année, l'étude ne peut confirmer l'hypothèse d'un changement à la faveur de la morphologie du conditionnel. Cette étude de cas documente la variation chez l'individu au cours de la vie et son lien avec la variation et le changement à l'échelle communautaire.


  • Philippe BOULA DE MAREÜIL, Albert RILLIARD & Alexandre ALLAUZEN (Paris Sud)
    Variation diachronique dans la prosodie du style journalistique : le cas de l'accent initial
    (Diachronic variation in the prosody of French news announcer speech: changes in word initial accent)
    2012, Vol. XVII-1, pp. 97-111

    Cette étude traite de l'évolution de la prosodie dans le style journalistique français, à partir de l'analyse acoustique d'archives audiovisuelles remontant aux années 1940. Un corpus d'une dizaine d'heures de parole a été examiné automatiquement, et nous nous sommes concentrés sur l'accent initial, qui peut donner une impression de style emphatique. Des mesures objectives suggèrent qu'en un demi-siècle les traits suivants ont diminué : la hauteur de voix des journalistes, la montée mélodique associée à l'accent initial et la durée vocalique caractérisant un accent initial emphatique. Les attaques de syllabes initiales accentuées, quant à elles, se sont allongées. Ce résultat suggère que les corrélats de durée de l'accent initial ont changé au cours du temps, dans le style journalistique français.


  • Suzanne BURGER (Munich, Allemagne)
    RVG1 - A prototype for the collection of current spoken German
    1998, Vol. III-1, pp. 67-79

    Cet article décrit les grandes lignes du projet "Collection of Currently Spoken German", en cours d'élaboration à l'Institut de Phonétique de l'Université de Munich, et qui a pour but de rassembler les différentes variantes de l'Allemand parlé au travers d'un réseau de stations d'enregistrement réparties sur tout l'espace germanophone. Le corpus RVG1 (Regional Variants of German) sert actuellement de prototype pour les données sonores recueillies régionalement. On peut le considérer comme une première base de données des enregistrements effectués ainsi et représentant les principales différences dialectales, ou du moins les principales régions représentatives des variantes les plus répandues. RVG1 contient des enregistrements très divers, dont les principaux traits sont ici présentés et discutés.


  • Paul CAPPEAU & Françoise GADET (Poitiers / Paris Ouest)
    L'exploitation sociolinguistique des grands corpus. Maître-mot et pierre philosophale
    (The sociolinguistic exploitation of large corpora. Key-word and stone of wisdom)
    2007, Vol. XII-1, pp. 99-110

    Le désir d'appuyer le travail des sciences du langage sur de larges collections de données orales (« grands corpus ») est, de nos jours, largement partagé par les linguistes. Au moment où de tels outils se multiplient pour le français, il importe d'être sensible à tous les facteurs qui en garantissent la fiabilité, lors des différentes étapes de l'obtention des données : mise au point sur le terme de « corpus », réflexion sur le rapport au terrain et à l'oralité, sur la notion de représentativité (genres et/ou identités des locuteurs), pratiques de sollicitation de données, et enfin transcription.


  • Sylvain DETEY & Isabelle RACINE (Tokyo, Japon / Genève, Suisse)
    Les apprenants de français face aux normes de prononciation : quelle(s) entrée(s) pour quelle(s) sortie(s) ?
    (Learners of French and pronunciation norms in the FL : what input do we need to reach what results)
    2012, Vol. XVII-1, pp. 81-96

    En didactique du français, les développements de la linguistique de corpus ont contribué au renouvellement de la réflexion sur les normes pédagogiques et sur la place de la variation dans l'enseignement. Nous nous concentrons ici sur la dimension phonético-phonologique, et, après un bref regard sur les modèles de prononciation, nous nous penchons sur l'impact des descriptions sociolinguistiques sur la valorisation des variétés en didactique du FLE. Nous reprenons ensuite la problématique des 'erreurs' et des 'accents' chez les non-natifs afin de souligner la nécessité d'études à grande échelle semblables à celles entreprises auprès de natifs. Nous introduisons ainsi le projet InterPhonologie du français contemporain, qui interroge la notion de norme non native, tant dans une perspective théorique qu'applicative.


  • Jacques DURAND & Anne PRZEWOZNY (Toulouse)
    La phonologie de l’'anglais contemporain : usages, variétés et structure
    (Phonology of Contemporary English: usage, varieties and structures)
    2012, Vol. XVII-1, pp. 25-37

    Le projet PAC (Phonologie de l'Anglais Contemporain : usages, variétés, structure) se propose de fournir un portrait précis de l'anglais oral dans son unité et sa diversité géographique, sociale et stylistique. Fondé sur des critères laboviens, le projet permet de décrire les accents rhotiques et non-rhotiques de l'anglais, les variétés standard traditionnelles comme les variétés postcoloniales plus récentes. Le corpus constitué permet aux chercheurs d'analyser et de comparer des caractéristiques intervariétales telles que la rhoticité ou des phénomènes plus spécifiques comme la longueur vocalique en anglais australien ou la rhoticité variable en Nouvelle-Zélande. Le programme collaboratif LVTI, issu de la méthodologie des projets PAC et PFC, permet une enquête sociolinguistique interdisciplinaire des grands centres urbains que sont Manchester et Toulouse.


  • Julien EYCHENNE & Bernard LAKS (Groningue, Pays-Bas / Paris Ouest)
    Le programme Phonologie du français contemporain : bilan et perspectives
    (The Phonology of Contemporary French program: results and perspective)
    2012, Vol. XVII-1, pp. 7-24

    Cet article offre un panorama des travaux menés dans le cadre du programme de recherche Phonologie du français contemporain : usages, variétés, structure (PFC). Nous situons tout d'abord ce programme dans le paysage de la phonologie du français et des études sur corpus et montrons en quoi sa méthodologie systématique permet d'offrir un renouvellement des descriptions disponibles. Après avoir exposé la méthodologie du projet et les protocoles de codage élaborés pour l'analyse du schwa et de la liaison, nous soulignons l'apport de ce programme, à la fois d'un point de vue descriptif (notamment pour les variétés non standard) mais aussi théorique, en présentant quelques résultats obtenus du point de vue de l'analyse de la liaison et du rôle de la fréquence d'usage.


  • Françoise GADET, Ralph LUDWIG, Lorenza MONDADA, Stefan PFÄNDER & Anne-Catherine SIMON (Paris Ouest / Halle, Allemagne / Bâle, Suisse / Fribourg, Allemagne / Louvain-la-Neuve, Belgique)
    Un grand corpus de français parlé : le CIEL-F. Choix épistémologiques et réalisations empiriques
    (A large corpus of spoken French : CIEL-F. Epistemological choices and empirical outcome)
    2012, Vol. XVII-1, pp. 39-54

    Cet article présente d'un point de vue épistémologique et empirique le travail de constitution du Corpus International Ecologique de la Langue Française, grand corpus de français parlé bientôt disponible sur la toile. On y explique la réflexion ayant guidé le recueil des données (approche écologique, comparabilité de zones de la francophonie et situations de communication) et les choix effectués (aires communicatives et types d'activités documentés) en vue d'analyses relevant de domaines diversifiés (variation, interaction, multimodalité, français en contact, syntaxe orale), pour tenter de combler plusieurs lacunes des corpus oraux actuels. On aborde également la question de la mise en réseau des experts, des problèmes liés aux différents terrains, ainsi que de la standardisation, l'archivage et la diffusion des données collectées (enregistrements audio et vidéo, transcriptions, métadonnées), avant de présenter quelques exemples d'analyses comparées.


  • Juana GIL FERNÁNDEZ (Madrid, Espagne)
    L'’enseignement de la prononciation : rapport entre théorie et pratique
    (The teaching of pronunciation: the widening gap between fundamental research and classroom practice)
    2012, Vol. XVII-1, pp. 67-80

    Ces dernières années, dans le domaine de la formation des professeurs de L2 et, plus particulièrement, des professeurs de prononciation, la fracture s'est encore creusée entre la recherche fondamentale et l'application de ses découvertes dans les salles de classe. Cela est dû, en partie, au fait que l'on a insisté sur les aspects méthodologiques au détriment de la connaissance même de la matière. Dans cet article, nous défendons, à partir de deux exemples concrets, le besoin de tenir en permanence les professeurs de prononciation au courant des découvertes faites par la recherche en phonétique / phonologie, créant ainsi un dialogue profitable aux deux facettes de la discipline.


  • Berthille PALLAUD & Marie SAVELLI (Aix-en-Provence / Grenoble)
    L’oral enfantin : comment l’évaluer ?
    (Methods for evaluating speech production in children)
    2001, Vol. VI-1, pp. 121-135

    Si la notion de dysfonctionnement langagier n'est pas facile à cerner, c'est qu'on ne sait pas bien par rapport à quoi cette notion peut être établie. Les études, nombreuses maintenant, dans le domaine de l'oral ont montré combien il pouvait être tendancieux de vouloir jauger des énoncés oraux en les comparant à des énoncés écrits. L'élaboration de l'oral impose des particularités qui peuvent surprendre au regard d'énoncés écrits mais qui ne sont pas pour autant des signes de dysfonctionnement langagier. En ce qui concerne les paroles d'enfants notamment, les biais d'évaluation sont souvent redoublés d'un adultocentrisme qui conduit parfois à conclure trop rapidement et abusivement à un dysfonctionnement langagier. Nous nous proposons d'exposer ce qui peut être considéré comme faute "banale" à l'oral chez l'enfant et ce qui peut être indice de difficultés plus spécifiques.


  • Sandrine WACHS (Paris 10)
    L'influence de l'âge sur la prononciation du français en Ile-de-France
    (The influence of age on the pronunciation of French in Ile de France)
    1998, Vol. III-1, pp. 57-66

    La langue parlée varie-t-elle avec l'âge des locuteurs ? On se propose dans cet article de s'intéresser aux différentes formes de "relâchement" de la prononciation du français parlé en Ile-de-France et de les confronter à l'âge des locuteurs qui produisent ces formes. Cette étude sociolinguistique permet de montrer que tout le monde relâche sa prononciation en situation de conversation non surveillée. Seules les réductions de "mots discursifs" (ponctuants et phatiques) sont caractéristiques des locuteurs âgés de moins de 45 ans.